Fady Ambroise

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samedi 24 novembre 2018

275 JOURS & CONTRACTIONS - PARTIE III (Une lumière à midi !), Tony ELEBE et Fady-Ambroise DIBAYA

275 JOURS & CONTRACTIONS, 
Une nouvelle de Tony ELEBE Ma Ekonzo et Fady-Ambroise DIBAYA W.

PARTIE III Une lumière à midi ! 

Vous ont-ils fait croire que ce n’est rien, que vous en sortirez indemnes ? Ils vous ont menti. Vous êtes marqué à vie ; désormais différents des autres hommes et femmes qui peuplent la Terre. Un esprit nouveau est venu vous habiter. Il fera le siège infini de votre âme… Vous voici donc possédés, envoûtés, ensorcelés, par l’amour, par la peur, par l’espoir. Vous ne serez jamais plus la même personne. Vous êtes pères et mères. 

***

Dans le silence de la frayeur, le bruissement de l’espérance, du-haut d’un imposant édifice sur le boulevard du 30 juin, je travaille avec hâte. Je ne m’occupe que des urgences ! Le reste peut attendre ; la banque survivra bien au report de mes tâches secondaires. Plus le temps passe, plus il me semble que chaque minute s’étire en quart heure d’anxiété. 

En ce premier jour de juin 2018, je m’étais levé tôt, incapable de trouver le sommeil la nuit durant. Travailler matinalement au bureau, y gérer les urgences, m’aiderait peut-être à rendre l’attente moins longue, m’étais-je dis. Mais rien n’y fit. 

Plus tôt dans la matinée, quand je m’étais rendu à l’hôpital, Stella n’avait toujours pas fait ses couches, mais le niveau du col était passé à 5 cm. C’était bon signe ! L’espoir d’un dénouement rapide refit surface. Les fronces de ma frimousse stressée se déplièrent, ma mère me rassurant qu’à 10 heures au plus tard, ma dulcinée aurait accouchée. Je les laissais donc là pour me rendre au bureau...

À 10 heures, j’appelle l’hôpital. Toujours rien. Je m’affale sur mon fauteuil de bureau, tous muscles relâchés. De toute mon existence, je me suis rarement senti si faible et si léger à la fois. Mon cœur, dans sa veine tentative de s’envoler, comme une montgolfière, semble retenu par ma cage thoracique. 

− Allo maman !
− Allo, « Fady wanyi waku kola! Stella waku lela mwana wa bakaji…Fady tu as grandi ! Stella a accouché d’une fille…».

Il aura donc fallu attendre 2 heures de plus pour enfin entendre la nouvelle tant espérée. Ma mère n’avait pas encore fini sa phrase que je criais déjà de joie. Tout le 17ième étage de l’immeuble le découvrait : j’étais papa ! Avant de raccrocher, je m’assurai auprès de ma mère que mon épouse allait bien. 

Dès lors, rien ne pouvait m’arrêter. Si c’eut été possible, je me serais envolé vers l’hôpital ou téléporté comme Hiro Nakamura... Car, sur le moment, voir mes amours, les embrasser et les prendre dans mes bras étaient les seuls objectifs pertinents de ma vie. Je voulais voir les yeux de ce poupon, ses cheveux, sa petite tête, le chouchouter et entendre ses cris.

Ce que j’ignorais, c’est que l’accouchement n’avait pas été une partie de plaisir. Ma tendre Stella avait été bien courageuse, sans que je sois à ses côtés au moment crucial. À plusieurs reprises, tandis qu'elle fut prête pour la salle d'accouchement, elle eut des malaises et s’évanouie. Surprise, Mima sa sœur cru bon de lui administrer quelques tapettes sur les joues pour la garder éveillée. De tout cela, sans concertation, ma mère et ma belle-sœur décidèrent de ne pas me tenir informé, tandis que moi je broyais du noir au bureau. Elles-mêmes n’échangèrent d’ailleurs aucune parole dans les couloirs de l’hôpital au moment où Sella était déjà en salle d'accouchement, tant la tension et même l’anxiété, étaient vives. Chacune priait cependant... et ne retrouva le sourire que quand la femme sage apporta enfin le bébé avec des hululements joyeux en guise d’annonce. Stella et toute la famille, nous étions tous enfin délivrés ! 

Mon autorisation de sortie obtenue, je m’empressai à quitter le bureau quelques heures plus tard pour rejoindre l’hôpital…
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2 commentaires:

  1. immense joie car tout fini bien,merci pour la merveilleuse histoire.

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    1. Merci à toi de nous lire et de partager tes sentiments. La dernière partie est pour ce vendredi.

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